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IT’S COLD IN WASHINGTON


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Voici en substance le discours que François Hollande aurait pu prononcer aux États-Unis… s’il avait parlé (un peu) l’anglais. Ou comment la France signa le traité transatlantique sans débat, sans consultation et sans même s’en apercevoir !

Tout est véridique : les premiers mots de F. Hollande lorsqu’il est monté sur la tribune devant la maison blanche (« It’s cold in Washington », voir ici à 6’00); sa façon de minimiser les écoutes de la NSA lors de la conférence de presse commune; le menu du dîner officiel; le cadeau d’Obama, une table en bois… Et comme par hasard François Hollande est revenu de ce voyage avec une soudaine envie d’accélérer les négociations du traité de libre échange avec les États-Unis. [abonnés]

Si vous n’avez pas suivi le détail du déplacement, un résumé en images est disponible sur le site de l’Élysée.

Traduction : la traduction française est disponible dans la vidéo en activant les sous-titres (sur vimeo : lancer la lecture puis cliquer sur CC en bas à droite de la vidéo / sur dailymotion : idem puis CC en haut à droite / sur youtube : petit bloc blanc rectangulaire en bas à droite)

IT’S COLD IN WASHINGTON

How France ratified TAFTA
By La Parisienne Libérée

Hello,

You are welcome me, and for that, thank you.

First, you are taking me to your plane, a very beautiful plane…
And you even laugh to my jokes, which is what nobody does in France anymore.

You take me to the house of Jefferson, and I feel a little like Lafayette.
Very proud, very proud to be with you.
You take my hand you touch my back.
I like you.

Then, at the White House you help me a lot.
I not know where put my hands, my foots, my eyes.
You drive me like a pinball, go there, go here, oops, not here…
And you put this little step at the bottom of the tribune so I don’t look too small.
I really like you.

I jump on it and I deliver my deepest thought to the world : « It is cold in Washington !»

You let my journalists take selfies in your Oval Office
And you seat with me, pretending we have serious conversations.
Maybe people will think I am really a president ?
Anyway, each time I see you I like you more and more.

Then we make this press conference.
You say France is like your daughter.
So after all if you want listen my telephone it’s ok : I have nothing to hide to Daddy !

You talk about my tie.
The GMO, the fracking, the spying, the drones, the neoliberal attacks…
You know, I forget everything when you talk about my tie.
Really, you can’t imagine – I can figure out –  how much I like it, when you talk about my tie.
– It’s a beautiful tie.

You tell the world you come to visit me soon.
From Washington to Paris, just you and me.

After that, we go visit this beautiful cemetery.
How do you know ?
How do you guess I like so much cemeteries ?
You are so full of kind attentions.

For dinner you are given me beef with mushrooms, caviar on potatoes, chocolate from Hawaii, and even a very nice carrot from your wife’s garden.
All that is Big Honor to me.

And at the end, you offer me this marvelous table, where I can sit and sign the Transatlantic Market.

Thank you for this marvelous Honey Moon !

IL FAIT FROID À WASHINGTON

Ou comment la France ratifia le Grand Marché Transatlantique (TAFTA/TTIP)
Par la Parisienne Libérée

Bonjour,

Je te remercie pour ton accueil.

D’abord, tu m’emmènes à bord de ton avion, un très bel avion.
Tu ries même à mes blagues, ce que plus personne ne fait en France.
Puis nous visitons la maison de Jefferson, où je me sens un peu comme Lafayette.
Je suis fier, si fier d’être avec toi.
Tu me prends la main, tu touches mon dos.
Je t’aime bien.

Ensuite, à la Maison Blanche, tu m’aides énormément.
Je ne sais pas où mettre mes mains, mes pieds, mes yeux.
Tu me guides comme si j’étais un boule de flipper :
par ici, par là, oups, non pas par là…

Tu places un discret marchepied derrière la tribune, pour que je n’aie pas l’air trop petit.
Je t’aime vraiment bien.
Je m’élance et je livre ma pensée la plus profonde au monde entier : « il fait froid, à Washington ! »

Tu laisses mes journalistes se prendre en photo dans ton Bureau Oval.
Et tu restes là, assis à côté de moi, comme si nous avions des discussions sérieuses.
Peut-être les gens vont-ils croire que je suis vraiment président ?
En tout cas, je t’aime un peu plus, à chaque fois que je te vois.

Puis nous faisons cette conférence de presse.
Tu dis que la France est comme ta fille.
Alors après tout, si tu veux écouter mon téléphone, c’est d’accord : je n’ai pas de secret pour Papa !

Tu me parles de ma cravate.
Les OGM, les gaz de schistes, l’espionnage, les drones, les attaques néolibérales…
Tu sais, j’oublie tout quand tu me parles de ma cravate !
Vraiment tu ne peux pas imaginer – si, si j’imagine – à quel point j’aime ça, lorsque tu me parles de ma cravate…
– C’est une belle cravate ! –

Tu annonces au monde entier que tu viendras bientôt me rendre visite.
De Washington à Paris, rien que toi et moi.

Puis nous visitons ce beau cimetière.
Comment sais-tu ? Comment as-tu deviné que j’aime tellement les cimetières ?
Tu es plein de petites attention délicates.
Pour le dîner, tu me donnes du bœuf au champignons, du caviar sur des patates, du chocolat d’Hawaï, et même une très jolie carotte qui vient du jardin de ta femme.
Tout cela est un grand honneur pour moi.

Et à la fin, tu m’offres cette merveilleuse table, à laquelle je peux m’asseoir pour signer le Marché Transatlantique.

Merci pour cette superbe lune de miel !

SOURCES

Déclaration de F. Hollande et B. Obama à la résidence de Thomas Jefferson
http://www.dailymotion.com/video/x1bqk3m_declarations-de-francois-hollande-et-barack-obama-a-la-residence-de-thomas-jefferson_news

Conférence de presse conjointe
http://www.dailymotion.com/video/x1bsizi_conference-de-presse-conjointe-de-francois-hollande-et-barack-obama-prusa_news

La visite en direct sur le site de l’Élysée
http://www.elysee.fr/visite-d-etat-aux-etats-unis-d-amerique-prusa/