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RIEN À CACHER

Chanson sur la protection des données personnelles, en duo avec Jérémie Zimmermann.
Datalove #1.

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Pourquoi est-ce si important d’assurer la protection de nos données personnelles ? Après tout, les honnêtes citoyens ont-ils quelque chose à craindre des surveillances de masse ? Réponse en chanson dans ce premier volet du projet Datalove.

RIEN A CACHER – REMIX et TRADUCTIONS
les fichiers audio au format .mp3 ou .flac peuvent être téléchargés ici
3 pistes séparées et sous licence CC By-NC : voix, instrus, rythmique
le dossier contient aussi les fichiers de sous-titres au format .srt
langues actuellement disponibles : anglais, espagnol, hongrois
pour nous envoyez vos versions : datalove[at/chez]laparisienneliberee.com

CONTEXTE
Jérémie Zimmermann est cofondateur de la Quadrature du Net, une association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet très active ces dernières années, et qui a obtenu plusieurs victoires politiques importantes telles que le spectaculaire rejet d’ACTA au parlement européen. Il était jusqu’à la semaine dernière le coordinateur et le porte-parole de l’association, mais vient de quitter officiellement une partie de ses fonctions (voir ici ou ) pour prendre le temps de voyager, réfléchir à la cyberpaix, et faire de la musique.

Comme les sujets sur lesquels Jérémie Zimmermann travaille sont nombreux, très actuels, et comme c’est un aussi véritable passionné de musique en général et de chanson en particulier, notre rencontre a donné naissance à un petit chantier de textes à deux voix.

Voici notre entretien de documentation :

00′ 05 – le net neutre
07’20 – la maîtrise des technologies
12’01 – défendre nos libertés
24’06 – rien à cacher
35’54 – paranoïaque, moi ?
42’11 – la bulle bruxelloise
52’32 – datalove

RIEN À CACHER
Paroles et musique : la Parisienne Libérée
Entretien : Jérémie Zimmermann

Nos carnets de santé
Nos poèmes, nos dessins
Nos demandes de congé
Nos premiers tchats coquins
Nos recettes de cuisine
Nos relevés bancaires
Nos rancards, notre planning
Et notre compte à découvert

Rien, rien, rien, à se reprocher
Rien, rien, rien, rien à cacher (bis)

[citation de Jérémie Zimmermann]
Si tu n’as rien à cacher, alors on pourrait mettre une caméra dans ta chambre à coucher et dans ta salle de bains, et en publier les images sur internet. Ou alors si tu n’as rien à cacher, alors on peut prendre ton login et ton mot de passe sur facebook ou sous google, les publier et que chacun puisse aller fouiller dedans.

Nos listes de choses à faire
Nos tendres sms
Nos écrits de colère
Et nos carnets d’adresses
Nos cafés préférés
Nos horaires de piscine
Nos ennemis jurés
Et le nom de la voisine

Rien, rien, rien, à se reprocher
Rien, rien, rien, rien à cacher (bis)

Se dire : « oh ! j’ai rien à me reprocher donc je n’ai rien à cacher », est un petit peu absurde dans un monde où la surveillance est généralisée et où on a vu que c’est à trois niveaux de relations que les individus sont surveillés par la NSA. Donc si vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un qui est le frère, peut-être perdu de vue, d’un type barbu qui est soupçonné de commettre des actes de terrorisme, alors c’est potentiellement tous vos emails, toute votre navigation, tous vos coups de fil, tous vos sms, qui sont espionnés par la NSA.

Nos cartes d’adhérents
Nos radios, nos scanners
Les photos de nos parents
Nos bulletins de salaires
Notre poids en chocolat
Nos drogues favorites
Les vidéos du chat
Et nos idées politiques

Rien, rien, rien, à se reprocher
Rien, rien, rien, rien à cacher (bis)

Ces choses que l’on a envie de garder pour soi, c’est son intimité. C’est là que tu peux expérimenter avec des théories, des hypothèses, dire et si… oh et puis non. C’est là que se niche ce qu’on pourrait appeler la créativité. Et c’est ça qui est menacé lorsque l’on se sent surveillé. Lorsque l’on est surveillé.

Nos mails inachevés
L’adresse de notre docteur
Nos trajets détaillés
Nos relevés de compteur
Nos préférences sexuelles
À bien y réfléchir
Ne sont pas si personnelles
Que l’on veut bien le dire

Rien, rien, rien, à se reprocher
Rien, rien, rien, rien à cacher
(bis)

En fait on a tous quelque chose à cacher. Quelque chose à cacher de son petit copain, de sa femme, de son patron, de ses collègues, de ses amis. On a tous au moins un quelque chose à cacher de quelqu’un. (…) On voit bien que les comportements changent quand on se sent espionnés, quand on se sent surveillés, quand on ne peut plus bénéficier de cet anonymat qui fait partie, directement, de la protection de notre vie privée – comme il fait partie de la liberté d’expression.

Nos lectures matinales
Nos clics et nos cauchemars
Les sources de notre journal
Si on se lève tôt ou tard
Nos entretiens d’embauche
Le montant de nos impôts
Notre conception de la gauche
Et la taille de notre bureau

Rien, rien, rien, à se reprocher
Rien, rien, rien, rien à cacher (bis)

Si toi tu penses que t’as rien à cacher, que du coup tu t’en fous, et que tu as envie de tout donner à google et facebook, tu ne te rends pas compte qu’en faisant ça tu vas aussi donner une partie des communications de tes correspondants, de ta famille, de tes amis, à google et facebook. (…) On devrait exiger des pouvoirs publics qu’ils imposent des régulations strictes de la protection des données personnelles et de la vie privée, de la même façon qu’on devrait exiger un encadrement strict des activités de renseignement et des activités de surveillance.

À part, bien sûr, notre vie privée
On n’a rien, rien, rien, rien à cacher
À part, bien sûr, nos petits secrets
On n’a rien, rien, rien, rien à cacher !

 

NOTHING TO HIDE
La Parisienne Libérée & Jérémie Zimmermann

Our medical records
Our poems, our drawings
Our holiday requests
Our first naughty chats online
Our favourite recipes
Our bank listings
Our appointments, our schedule
Our overdrafts

No-, no-, nothing to feel guilty about,
No-, no-, no-, nothing to hide (bis)

[Quote of Jérémie Zimmermann]
If you have nothing to hide, why not let someone film your bedroom and bathroom? All could be published on the internet… If you have nothing to hide, let someone use your logins and password to your facebook and your google accounts, publish them to let everyone rummage through all your stuff.

Our to-do lists
Our tender sms
Our angry letters
And our list of contacts
Our favorite bars
Our swimming pool hours
Our sworn arch enemies
The girl next door’s name

No-, no-, nothing to feel guilty about,
No-, no-, no-, nothing to hide (bis)

To tell yourself – oh, whatever, I have nothing to feel guilty about therefore I have nothing to hide – is totally disconnected from reality in which generalised surveillance by the NSA works on the principle of three degrees of separation. If you’ve been in contact with someone, who has been in contact with someone, who has a -perhaps long-lost- brother, a guy with a beard who is suspected of terrorist activities, then, potentially, all your email correspondence, your online presence, your phone calls, sms, all that, is spied upon by the NSA.

Our membership cards
Our x-rays, our MRIs
Photos of our parents
Our monthly income statement
Our weight in chocolate
Our favourite drugs
Videos of our cat
And our political beliefs

No-, no-, nothing to feel guilty about,
No-, no-, no-, nothing to hide (bis)

Those things we want to keep to ourselves, that is our intimacy, it’s where we go play with theories, where we experiment, try thoughts and things out, make mistakes, say yes and then… no. It’s where that, which some call creativity, happens. And that is what’s threatened when one feels under surveillance. When we’re under surveillance.

Those unsent message drafts
Our doctor’s address
Our detailed travel logs
Our electricity meter reading
Our sexual preferences
When we think about it
Aren’t all as personal
As one would like to think

No-, no-, nothing to feel guilty about,
No-, no-, no-, nothing to hide (bis)

It’s a fact that we all have something to hide. From our partner, from our colleagues, from our friends and acquaintances, our employer. We all have something that we want to keep out of sight. (…) It’s obvious that our behaviour changes when we feel spied upon, under surveillance, when we cannot benefit from anonymity that is part of our privacy, just as it is part of our freedom of expression.

Our morning read
Our clicks and our nightmares
Our newspaper sources
How early we get up
Our job interviews
The amount of tax we pay
What we mean by « the Left »
And the size of our desk

No-, no-, nothing to feel guilty about,
No-, no-, no-, nothing to hide (bis)

If you believe you have nothing to hide, if you don’t give a damn, and if you want to give it all to google and facebook, you don’t
realise that you’re also handing over part of your correspondents’, your friends’, your family’s data to Google and Facebook. Political representation must impose strict protections of privacy and personal data. Also, intelligence and surveillance activities have to be brought under democratic control.

Except, of course, our privacy
We have no-, no-, no-, nothing to hide
Except, of course, our little secrets
We have no-, no-, no-, nothing to hide!